Autrice : Louise O'Neill
Editeur : Scholastic
Parution : 3 mai 2018
Pages : 309
Résumé :
Deep beneath the sea, off the cold Irish coast, Gaia is a young mermaid
who dreams of freedom from her controlling father. On her first swim to
the surface, she is drawn towards a human boy. She longs to join his
carefree world, but how much will she have to sacrifice? What will it
take for the little mermaid to find her voice? Hans Christian Andersen's
original fairy tale is reimagined through a searing feminist lens, with
the stunning, scalpel-sharp writing and world building that has won
Louise her legions of devoted fans. A book with the darkest of
undercurrents, full of rage and rallying cries: storytelling at its most
spellbinding.
Mon avis :
La petite sirène est une histoire qui m'a marqué quand j'étais enfant. A l'époque, le film de Disney sortait au cinéma et mes parents m'avaient trouvé une VHS d'une autre version. C'était un animé japonais avec une fin tragique (j'ai appris ensuite que c'était une fin proche de celle du conte) et, comme j'étais habitué aux happy ends, j'en étais ressorti assez surpris. Plus tard, Ariel est venue me réconcilier avec cette histoire de sirènes. Puis, tout récemment, j'ai vu passer ce livre, qu'on m'a vendu comme une réécriture du conte en version féministe. Pourquoi pas ?
Dans les profondeurs de l'océan, le royaume des sirènes est dirigé par un roi autoritaire, qui impose son avis et ses idées à tout un chacun, usant de la force si nécessaire. Ses sept filles ne sont pas épargnées et ne vivent que pour qu'il ait une "vitrine" de belles sirènes à présenter au peuple. Elles sont condamnées à rester cantonnées dans un certain canon de beauté, quitte à se sous-alimenter, pour ensuite être mariées (souvent contre leur gré) à d'influents hommes-sirènes, souvent bien plus âgées qu'elles. De plus, l'accès aux terres de ce royaume n'est réservé qu'au gens remplissant ces canons de beauté. Les autres (difformes, gros, handicapés, etc) sont simplement renvoyés dans les terres plus lointaines, plus sombres, tels des indésirables, près des terres de la Sorcière des Mers, qui abrite également les Rusalkas, des êtres qui font chavirer les navires pour se repaître des humains mâles.
Parmi les filles du Roi des Mers se trouve Muirgen, qui préfère le nom que lui a donné sa défunte mère, Gaia. Son quinzième anniversaire approche, lui donnant le droit d'aller voir ce qu'il se passe à la surface. Comme dans le conte, elle sauve un jeune homme d'un naufrage et en tombe éperdument amoureuse. Poussée par l'une de ses soeurs, Gaia quitte ce royaume où on l'a promise contre son gré à un militaire salace et va en quête d'un moyen de rejoindre son bien-aimé et peut-être même découvrir la vérité sur sa mère, disparue lorsqu'elle n'était qu'une enfant...
Bon, disons-le tout de suite : je ressors déçu de cette lecture. On a survendu le coté féministe. Gaia passe son temps à se morfondre et à subir, sa seule action notable est d'aller chercher l'aide de la sorcière pour acquérir des jambes humaines, qui la feront souffrir mille douleurs. On dirait qu'elle ne vit que pour trouver l'amour. C'est un peu justifié par l'éducation qu'elle a reçue (où le Roi a toujours raison, et où les femmes ne servent que de faire-valoir aux hommes) mais même une fois à la surface, elle n'évolue pas, elle reste dans ce mode de pensée archaïque. Elle est passive et agit comme un toutou envers le bellâtre de service, qui se révèle être un parfait goujat. D'ailleurs, est-ce moi ou bien tous les hommes de ce roman sont des monstres irrécupérables ? Bon, il y a peut-être un mec dans le tas qui est moins mauvais, mais il est tellement secondaire qu'on l'oublie... Même le Roi reste infect jusqu'à la dernière page, il n'y a aucune évolution, aucun conflit. Je ne pense pas que dépeindre un monde de façon aussi tranchée ("les hommes sont mauvais, les femmes ne font que subir") soit très féministe...
Quant à l'histoire, ne vous attendez pas à beaucoup de surprises, surtout si vous connaissez le conte original. Le fil rouge est le même, l'habillage est un peu différent. C'est dommage, car par exemple les Chroniques Lunaires ont été plus loin dans la réécriture. Ici, c'est essentiellement le conte, transposé dans une époque relativement moderne, avec une société au mode de pensée archaïque en plus. Je me suis clairement ennuyé car je m'attendais à sortir des sentiers battus.
Et c'est dommage, car l'autrice avait des idées et ça se sent. Le royaumes du peuple des mers n'est pas assez développé, il y avait matière à raconter quelque chose, quitte à sortir du canevas du conte original. Je m'y suis plus intéressé qu'au monde de la surface, assez insipide en comparaison.
En bref, une vraie déception. Ne lisez pas ce livre en vous attendant à quelque chose de féministe, ce n'est absolument pas le cas. Il sera idéal si vous ne connaissez pas le conte, ou si vous voulez juste lire une version moderne de celui-ci. Pour les autres, vous risquez de vous ennuyer.
Dans les profondeurs de l'océan, le royaume des sirènes est dirigé par un roi autoritaire, qui impose son avis et ses idées à tout un chacun, usant de la force si nécessaire. Ses sept filles ne sont pas épargnées et ne vivent que pour qu'il ait une "vitrine" de belles sirènes à présenter au peuple. Elles sont condamnées à rester cantonnées dans un certain canon de beauté, quitte à se sous-alimenter, pour ensuite être mariées (souvent contre leur gré) à d'influents hommes-sirènes, souvent bien plus âgées qu'elles. De plus, l'accès aux terres de ce royaume n'est réservé qu'au gens remplissant ces canons de beauté. Les autres (difformes, gros, handicapés, etc) sont simplement renvoyés dans les terres plus lointaines, plus sombres, tels des indésirables, près des terres de la Sorcière des Mers, qui abrite également les Rusalkas, des êtres qui font chavirer les navires pour se repaître des humains mâles.
Parmi les filles du Roi des Mers se trouve Muirgen, qui préfère le nom que lui a donné sa défunte mère, Gaia. Son quinzième anniversaire approche, lui donnant le droit d'aller voir ce qu'il se passe à la surface. Comme dans le conte, elle sauve un jeune homme d'un naufrage et en tombe éperdument amoureuse. Poussée par l'une de ses soeurs, Gaia quitte ce royaume où on l'a promise contre son gré à un militaire salace et va en quête d'un moyen de rejoindre son bien-aimé et peut-être même découvrir la vérité sur sa mère, disparue lorsqu'elle n'était qu'une enfant...
Bon, disons-le tout de suite : je ressors déçu de cette lecture. On a survendu le coté féministe. Gaia passe son temps à se morfondre et à subir, sa seule action notable est d'aller chercher l'aide de la sorcière pour acquérir des jambes humaines, qui la feront souffrir mille douleurs. On dirait qu'elle ne vit que pour trouver l'amour. C'est un peu justifié par l'éducation qu'elle a reçue (où le Roi a toujours raison, et où les femmes ne servent que de faire-valoir aux hommes) mais même une fois à la surface, elle n'évolue pas, elle reste dans ce mode de pensée archaïque. Elle est passive et agit comme un toutou envers le bellâtre de service, qui se révèle être un parfait goujat. D'ailleurs, est-ce moi ou bien tous les hommes de ce roman sont des monstres irrécupérables ? Bon, il y a peut-être un mec dans le tas qui est moins mauvais, mais il est tellement secondaire qu'on l'oublie... Même le Roi reste infect jusqu'à la dernière page, il n'y a aucune évolution, aucun conflit. Je ne pense pas que dépeindre un monde de façon aussi tranchée ("les hommes sont mauvais, les femmes ne font que subir") soit très féministe...
Quant à l'histoire, ne vous attendez pas à beaucoup de surprises, surtout si vous connaissez le conte original. Le fil rouge est le même, l'habillage est un peu différent. C'est dommage, car par exemple les Chroniques Lunaires ont été plus loin dans la réécriture. Ici, c'est essentiellement le conte, transposé dans une époque relativement moderne, avec une société au mode de pensée archaïque en plus. Je me suis clairement ennuyé car je m'attendais à sortir des sentiers battus.
Et c'est dommage, car l'autrice avait des idées et ça se sent. Le royaumes du peuple des mers n'est pas assez développé, il y avait matière à raconter quelque chose, quitte à sortir du canevas du conte original. Je m'y suis plus intéressé qu'au monde de la surface, assez insipide en comparaison.
En bref, une vraie déception. Ne lisez pas ce livre en vous attendant à quelque chose de féministe, ce n'est absolument pas le cas. Il sera idéal si vous ne connaissez pas le conte, ou si vous voulez juste lire une version moderne de celui-ci. Pour les autres, vous risquez de vous ennuyer.
Lorsque tu décris le royaume du peuple marin, on voit un réel potentiel. Dommage qu'il n'ai pas été assez exploité.
RépondreSupprimerJe vais passer mon chemin et aller vers d'autres lectures ^^
Oui, c'est dommage car il y a ce petit quelque chose qui aurait pu être développé.
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