mardi 31 octobre 2017

Les filles sauvages

Autrice : Pat Murphy
Editeur : Bayard (Millézime)
Parution : 20 février 2014
Pages : 347

Résumé :

Joan vient d'emménager avec sa famille près de San Francisco, à la lisière d'un bois. Là, elle rencontre une fille étrange qui prétend s'appeler Renarde et vit seule avec son père dans une maison délabrée, au coeur de la forêt. Les deux filles deviennent amies et participent ensemble à un concours de nouvelles. Elles remportent le premier prix et sont invitées à suivre un stage d'écriture pendant l'été. La porte d'un nouveau monde s'ouvre alors pour Joan : un monde merveilleux, plein d'ombres et de contradictions, mais aussi de lumières et de possibles.

Mon avis :

J'ai d'abord découvert Les filles sauvages sur le blog de Margaud Liseuse et j'avoue que son avis m'avait donné envie de le lire. Une petite commande plus tard, et je le plaçais dans ma PAL. En cette période d'automne, je me suis dis qu'il serait parfait pour la saison.

Nous découvrons ici l'histoire de Joan, qui vient d'emménager près de San Francisco, dans un coin situé près d'un bois. C'est en s'y baladant qu'elle rencontre Renarde, une jeune fille qui s'amuse comme une sauvageonne. Cette rencontre marque le début d'une très belle amitié mais aussi d'une leçon de vie.

Ce roman, je l'ai dévoré, je l'ai adoré. D'abord parce qu'il m'a transporté dans cette époque que je n'ai pas connue, les années 70. Le début, se déroulant durant les vacances d'été, m'a rappelé certains étés de ma jeunesse où, avec des amis, nous explorions le bois situé près du camping où nous allions, ou encore nos balades le long de la rivière et nos jeux de découverte et d'imagination et où les amitiés se forment et se renforcent. Et qu'est-ce que j'aime l'image de la maison de Renarde, près de ce bois, d'où sort le son des touches de la machine à écrire de son père, auteur de romans de science-fiction.

Mais ce livre ne se centre pas que sur ces vacances. Nos deux héroïnes se mettent à l'écriture, d'abord grâce à un concours puis avec un cours de huit semaines où elles vont apprendre bien des choses, comme découvrir et observer les gens, approfondir leur point de vue notamment en posant des questions, et tout simplement à poser un regard différent sur le monde. Comment aborder le fait que des parents ne s'entendent plus ? Comment réagir face à un père qui prend tout le monde pour des imbéciles ? Que faire quand une mère refait soudain son apparition après avoir délaissé son mari et son enfant ? Joan/Salamandre et Sarah/Renarde sauront répondre à ces questions tout en grandissant au fil de leurs aventures.

Pat Murphy nous offre ici un roman atypique, mais d'une douceur rare et qui fait du bien. Sa plume est fluide, sans fioritures et elle parvient à nous happer dans cette merveilleuse histoire. Poétique, elle a su nous transporter dans un petit monde à l'ambiance réconfortante, malgré les aléas de la vie qui surviennent mais qui ne sont pas insolvables.

J'ai envie de lui donner un coup de coeur, pour tout ce qu'il a éveillé, réveillé en moi et pour le merveilleux moment qu'il m'a fait passer. Les filles sauvages, c'est un peu comme cette tasse de boisson chaude que l'on s'offre en revenant d'une longue journée froide, cette boisson qui nous réchauffe et nous apaise.




lundi 30 octobre 2017

La ménagerie de papier

Auteur : Ken Liu
Editeur : Folio SF
Parution :Septembre 2017
Pages : 503
Résumé :
« Elle plaque la feuille sur la table, face vierge exposée, et la plie. Intrigué, j’arrête de pleurer pour l’observer. Ma mère retourne le papier et le plie de nouveau, avant de le border, de le plisser, de le rouler et de le tordre jusqu’à ce qu’il disparaisse entre ses mains en coupe. Puis elle porte ce petit paquet à sa bouche et y souffle comme dans un ballon.
“Kan, dit-elle. Laohu.” Elle pose les mains sur la table, puis elle les écarte.
Un tigre se dresse là, gros comme deux poings réunis. Son pelage arbore le motif du papier, sucres d’orge rouges et sapins de Noël sur fond blanc.
J’effleure ce qu’a créé Maman. Sa queue bat et il se jette, joueur, sur mon doigt… »
Le présent recueil, élaboré au sein d’un corpus considérable, et sans équivalant en langue anglaise, consacre l’éclosion du plus brillant des talents, protéiforme et singulier — l’avènement d’un phénomène.
Mon avis : 
J'ai reçu ce livre dans le cadre d'un partenariat sur Livraddict et je remercie Folio pour l'envoi de cet exemplaire.
Je n'en chronique pas souvent, mais j'aime bien lire de temps à autres des recueils de nouvelles. Je trouve que c'est un bon moyen de découvrir le style d'un écrivain sur plusieurs histoires différentes, souvent courtes. J'avais déjà entendu parler de Ken Liu sans avoir eu l'occasion de lire ses oeuvres, et je ne regrette pas d'avoir participé à ce partenariat.
Ce recueil se démarque par la diversité de ses thèmes. Se situant toujours dans des univers ancrés dans le science-fiction ou encore dans le fantastique, les histoires ne manquent pas de variété, et certainement pas de qualité. La plupart sont prenantes et se lisent d'un trait tant la plume de Ken Liu est entraînante et agréable. L'auteur nous parle notamment de l'importance de la communication, entre nous mais aussi entre espèces, terriennes ou pas d'ailleurs, sous plusieurs formes (orales, écrites...) et les drames qui peuvent en découler. Il met aussi en avant les avancées technologiques et ce qu'elles peuvent apporter au genre humain, autant en positif qu'en négatif. Je pense notamment à la nouvelle Trajectoire qui parle du rajeunissement éternel de l'organisme humain au travers d'un personnage marqué par l'abandon de son enfant.

Je retiens essentiellement La ménagerie de papier, que j'ai trouvé splendide et qui n'a pas manqué de me toucher, surtout avec cette fin. A elle seule, elle permet de se faire une bonne idée des écrits de Ken Liu, à la fois réalistes, profonds mais dotés d'une touche de magie (ou de science-fiction), de poésie et d'humanité, avec ses failles et sa force.

Mais je tiens également à citer Le golem au GMS, qui met en scène Dieu face à une petite fille d'origine chinoise qui n'a pas sa langue dans la poche. Cette histoire m'a beaucoup fait rire et s'est hissée dans mes préférées dès les premières pages !

La ménagerie de papier m'a permit de découvrir un auteur talentueux, qui a su me toucher au travers de plusieurs nouvelles magnifiques, que je relirai avec plaisir. Ce recueil déborde d'idées et de thèmes intéressants, émouvants et prenants, et il mérite une belle place dans nos bibliothèques.

dimanche 29 octobre 2017

Une braise sous la cendre, tome 2 : Une flamme dans la nuit

Autrice : Sabaa Tahir
Editeur : Pocket Jeunesse
Parution : 17 novembre 2016
Pages : 541

Résumé :

Une Torche Contre La Nuit emmène les lecteurs au cœur de l'Empire, alors que Laia et Elias se dirigent tant bien que mal vers le nord pour libérer le frère de Laia des horreurs de la prison de Kauf. Pourchassés par les soldats de l'Empire, manipulés par le Commandant, et hantés par leurs passés, Laia et Elias doivent être plus rusé que leurs ennemis et se confronter à la traitrise de leurs propres cœurs.
Dans la cité de Serra, Helene Aquilla se retrouve liée à la à volonté du sadique nouveau leader de l'Empire, Marcus. Lorsque sa loyauté est remise en question, Helene doit accepter une mission pour faire ses preuves - une mission qui, au contraire, pourrait bien la détruire.

Mon avis :

Une braise sous la cendre a été une lecture formidable, l'année dernière, et je n'ai pas voulu lire la suite trop vite, sachant que le troisième volet des aventures de Laia ne sortirait qu'en 2018. Presqu'un an après, je me suis dit qu'il était grand temps de connaitre la suite. Attention aux spoilers si vous n'avez pas encore lu le premier opus !

Elias et Laia se sont échappés et partent à la recherche de Darin, le frère de cette dernière, retenu prisonnier dans la terrible prison de Kauf. Pourchassés par les soldats de l'empire mais surtout par l'impitoyable Commandante, nos deux héros vont devoir faire preuve d'intelligence et de ruse afin de survivre dans ce monde terrible. Pendant ce temps, Helene est déchirée entre son devoir et son amitié, son amour pour Elias...

Cette suite nous fait sortir de Blackcliff et nous découvrons la vie en dehors de ce lieu, les déserts, la vie dans les caravanes mais aussi dans la sinistre prison. Sabaa Tahir exploite efficacement son univers et j'ai beaucoup aimé en apprendre davantage sur le coté surnaturel de ce monde, avec ces éfrits et autres démons cachés, sans parler des pouvoirs que développeront certains personnages. Mais ce n'est pas tout, car l'autrice nous plonge également au sein de l'Empire et ses intrigues. Marcus, le nouvel empereur, n'hésite pas à utiliser tous les moyens mis à sa disposition pour asseoir son autorité, quitte à faire couler le sang d'innocents, dans une sorte de jeu pour voir qui sera le plus abject entre lui et la Commandante...

J'ai beaucoup apprécié l'ajout d'un troisième point de vue, celui d'Helene, la Pie de Sang, soeur d'armes d'Elias dans le premier livre et qui se dévoile petit à petit ici. Tiraillée entre son amitié et son devoir, Helene se révèle plus humaine qu'elle ne veut le faire croire et devra faire preuve de vigilance afin de distinguer ses alliés des espions au solde de la Commandante. Je peux dire que c'est son histoire qui m'a le plus intéressé, de part la découverte du personnage mais aussi des enjeux qui se dressent sur sa route.

Par contre, j'ai trouvé qu'il y avait quelques longueurs dans cette aventure, des passages où j'avais l'impression de ne pas avancer. C'est un peu ce qu'on reproche, généralement, aux tomes 2 de trilogie, cette impression d'être un tome de transition, avec ses personnages en route vers une destination précise. Je pense que ce voyage aurait pu être plus court sans perdre en efficacité scénaristique.

Une flamme dans la nuit est une suite de qualité pour une saga forte portée par des personnages valeureux et un univers fascinant. La plume de Sabaa est toujours agréable et son imagination ne cesse de m'émerveiller. Je suis impatient de lire la suite et d'obtenir réponse à toutes les questions qui me trottent dans la tête à la fin de cette lecture !


jeudi 26 octobre 2017

Throwback Thursday : Fais-moi peur


Bienvenue, les pandas. Je vous retrouve pour une nouvelle session du Throwback Thursday, le challenge de Bettierose qui, sur un thème donné, nous permet de présenter des lectures passées, chroniquées ou non. Le thème de ce jour porte sur...


Quelque chose qui fait peur... un thème assez varié ! Le truc avec moi, c'est qu'une oeuvre me fait moins peur en écrit qu'en télévisuel, mais je cherche, je cherche... et je trouve !

Voici donc le premier tome de "Fille des cauchemars".


Cas Lowood a hérité de son père une charge bien étrange : il tue les morts. Armé d'un poignard que lui seul peut maîtriser, Cas parcourt le monde accompagné de sa sorcière de mère et de son chat, véritable radar à fantôme.
Sa prochaine mission : anéantir Anna Korlov, dite "Anna vêtue de sang" . Encore vêtue de la robe qu'elle portait le soir de sa mort, l'esprit de la jeune fille hante la maison où elle a été assassinée. Malheur à quiconque ose s'aventurer de sa demeure : on n'en sort pas vivant.
Ce qui devait être un travail de routine se solde par un désastre. De chasseur, il devient la proie. Anna, la fascinante Anna, est bien plus puissante qu'il ne le pensait. Pourtant, elle a choisi de l'épargner... Pourquoi ? Qu'est-ce qui la rend si différente des autres fantômes ? Et qu'est-ce qui le pousse à remettre sa vie en jeu pour tenter de la tuer - ou de lui parler à nouveau ?


Un extrait de ma critique :

Je dois accorder à ce livre qu'il possède une ambiance fantastique. Pesante, parfois angoissante, morbide et dotée de quelques passages gores, je peux dire qu'elle m'a aidé à m'immerger dans le récit. Et c'est assez rare, car ayant vu pas mal de films d'horreur et joué à des jeux terrifiants comme Silent Hill, il devient difficile de me convaincre et encore plus de m'effrayer. Mais ici, c'est bien passé, j'ai réussi à imaginer le décor et ce qu'il se passait, créant un sentiment de malaise correspondant tout à fait à ce que l'auteur voulait faire passer.

Il faudrait d'ailleurs que je lise la suite, ça commence à faire un moment qu'elle attend.

Avez-vous lu ce livre ? Qu'en avez-vous pensé ? Dites-moi tout... et si vous avez des conseils de livres effrayants, je prends !

samedi 21 octobre 2017

Tag PKJ : Les livres préférés


Salutations, chers pandas. Je vous retrouve aujourd'hui pour un nouveau tag lancé par Pocket Jeunesse. Je peux déjà vous dire que je vais avoir du mal à faire des choix, au vu des questions...

Allez, on se lance !

Quel est votre livre one-shot préféré (livre en un seul volume qui n'a pas de suite)?

On commence déjà avec un choix cornélien ! J'hésite entre La fille de l'hiver et Fangirl. Les deux m'ont marqué à des niveaux différents, chacun à leur manière... mais je vais choisir Fangirl.

Quelle est votre série préférée? (Si vous répondez Harry Potter, citez également votre 2e série livresque préférée.)

Ici, j'ai un ex-aequo et il m'est impossible d'en choisir un plutôt que l'autre.

Gardiens des cités perdues. J'y retrouve un univers chaleureux, magique et mystérieux, et chaque tome mûrit avec son héroïne. Et j'attends fébrilement la sortie de chaque nouvel opus.

A la croisée des mondes. La trilogie de Philip Pullman m'a transporté, je suis fan de ce monde, avec ces daemons, ces sorcières, ces animaux qui parlent, et bien entendu les personnages forts qu'on y retrouve. Sans parler de l'histoire, profonde et intelligente.

Quel est votre auteur préféré?

 Je n'ai pas vraiment d'autrice/auteur préféré, il y en a pas mal que j'aime beaucoup.Cindy Van Wilder, Philip Pullman, J.K.Rowling, Shannon Messenger, Stéphanie Moins, et bien d'autres.

Quelle est votre meilleure lecture de l'année en cours?

The hate U give d'Angie Thomas, une lecture poignante et "coup de poing".

Citez un livre dont vous n'attendiez pas grand chose et qui est finalement devenu l'un de vos livres préférés.

Apprentie sorcière de James Nicol. Je ne pensais pas que j'allais autant accrocher à cet univers et au personnage d'Arianwynn !

Quel est votre PKJ préféré?

Une braise sous la cendre, de Sabaa Tahir ! Je lis la suite au moment où j'écris ces lignes.

Quel livre conseillez-vous souvent autour de vous?

Shades of Magic de V.E.Schwab, je l'ai même offert à l'une ou l'autre personne.

Quel était votre livre préféré lorsque vous étiez enfant?

Une question assez difficile, car je lisais surtout des bandes-dessinées comme Bob & Bobette et l'univers de Picsou ou encore Astérix... Je citerai l'album Le pollen du monde Urticando du Marsupilami, j'aimais beaucoup l'ambiance qui se dégageait de cette histoire, et le fait que les bébés marsupilamis devaient se débrouiller seuls.

Citez un de vos livres préférés dans un genre que, normalement, vous aimez moins.

Le Pacte de Stéphanie Moins, un livre autoédité que j'ai découvert l'année dernière et que j'ai dévoré ! J'ai accroché à ce mélange de contemporain et d'univers de légende arthurienne, et il faut absolument que je lise le tome 4 !

Citez un de vos livres préférés que peu de gens connaissent.

Le fabuleux destin d'une vache qui ne voulait pas finir en steak haché, de David Safier. Un livre hilarant et qui nous fait voyager aux cotés d'une vache et de ses amis qui veulent changer de pays pour éviter de finir dans une assiette.

Voilà pour mes réponses. Merci à Dame PKJ pour ses tags toujours aussi amusants à reprendre, et n'hésitez pas à partager vos réponses avec moi ! 

jeudi 19 octobre 2017

Throwback Thursday : Sanglant


Bienvenue, les pandas. Je vous retrouve pour une nouvelle session du Throwback Thursday, le challenge de Bettierose qui, sur un thème donné, nous permet de présenter des lectures passées, chroniquées ou non. Le thème de ce jour porte sur...


Quoi de plus indiqué pour cette période d'Halloween ?

Attention, vu le thème, je vais parler d'une oeuvre déconseillée aux moins de 15 ans, avec des images qui ne sont pas pour les yeux sensibles !


Une fois encore, je vais aborder une série dont je n'ai pas encore parlé sur le blog. Nommée "Kurosagi, livraison de cadavres" dans notre bonne vieille langue française, cette série de manga ne manque pas d'hémoglobine et de corps mutilés. Je vous laisse vous faire un premier avis avec le résumé :

Sasaki, Karatsu, Numata, Yata et Makino sont tous étudiants en 4è année dans une université bouddhiste. Ils font également partie d'une amicale un peu spéciale qui aide la police locale à ramasser des cadavres en forêt... A cette occasion, Karatsu, le dernier venu, découvre avec étonnement les compétences particulières de ses compagnons : Numata est médium et repère les cadavres grâce à son pendule, Yata communique avec les extra terrestre par l'intermédiaire de sa marionnette , Makino n'a pas son pareil pour embaumer un corps et le rendre présentable et Sasaki adore photographier les morts avant de les exposer sur internet... Pas en reste Karatsu va avouer à ses camarades qu'il possède lui aussi un don, il peu communiquer avec les esprits des défunts...

Ce que je peux dire, c'est qu'il s'agit d'un manga atypique, qui ose allier l'humour (parfois noir) avec des histoires plus sombres et sérieuses. Écrites par ÔTSUKA Eiji, celles-ci s'apparentent le plus souvent à des enquêtes visant à retrouver un assassin suite à la découverte d'un corps, ou à exaucer le dernier souhait du cadavre retrouvé, souhait exprimé à travers le pouvoir de Karatsu, qui lui permet de parler aux morts en posant la main dessus. Bon, le plus souvent, ce sont des histoires impliquant des crimes, tantôt classiques tantôt assez... originaux. Sans oublier une petite dose de surnaturel...

L'un des points forts de la série, ce sont les dessins de YAMAZAKI Hôsui, qui sont fins et détaillés, mais également assez expressifs sans toutefois tomber dans l'absurde. L'artiste parvient également à rendre un aspect macabre et malsain quand il le faut, essentiellement sur les illustrations représentant des cadavres et des mutilations... j'avoue que certains m'ont fait tourner la tête, et jamais je n'oublierai une certaine histoire avec un parasite qui prend possession des corps humains.

Mais une autre force de ce manga, ce sont ses personnages. Notre petite bande est diversifiée et complémentaire et aucun personnage n'est superflu, pas même la marionnette extra-terrestre (toute une histoire !) portée par Yata. Bien souvent sans le sou, ils se débrouillent toujours pour survivre, à l'aide de petits jobs, jusqu'à ce qu'une nouvelle affaire leur tombe dessus et leur rapporte, parfois, un petit quelque chose. 

Les tomes peuvent se lire indépendamment les uns des autres sans que ça ne pose de problème pour comprendre le scénario. Il y a quand même un petit fil rouge, essentiellement sur les relations entre les personnages mais aussi sur l'entité qui suit Karatsu et qui l'aide souvent lors des enquêtes. Aussi, je sais que la plupart des lecteurs jette le petit bandeau de papier qui entoure un ouvrage, mais pour cette série, je suggère de les garder, car ils changent à chaque volume, mettant en scène nos personnages dans des situations souvent cocasses.

Vingt tomes sont parus à ce jour, et la série reste toujours aussi intriguante. Je reprocherais un léger manque d'innovation sur les tomes les plus récents, mais c'est un problème qui survient toujours au moins une fois sur les longues séries. Il n'empêche que si vous aimez les enquêtes, les ambiances un peu "thriller", le surnaturel et les personnages originaux, ce manga est fait pour vous.




samedi 7 octobre 2017

La faucheuse, tome 1

Auteur : Neal Shusterman
Editeur : Robert Laffont, Collection R
Parution : 16 février 2017
Pages : 493

Résumé :

Les commandements du Faucheur :
Tu tueras.
Tu tueras sans aucun parti pris, sans sectarisme et sans préméditation.
Tu accorderas une année d'immunité à la famille de ceux qui ont accepté ta venue.
Tu tueras la famille de ceux qui t'ont résisté.


Mon avis :

Le thème de la mort est un sujet qui, s'il est bien traité, me fascine. Des séries comme Dead like me et Pushing Daisies m'ont scotché, et je cherchais à retrouver ce genre d'histoire dans un roman. C'est alors que je me suis tourné vers le premier tome de la série La faucheuse, un livre qui a été fortement mis en avant par la Collection R.

Dans l'univers de La faucheuse, la mort n'existe plus comme nous l'entendons. Les gens ne meurent pas vraiment, ils peuvent être ressuscités dans des centres prévus à cet effet et se voir offrir une nouvelle jeunesse, un nouveau cycle de vie. Mais notre planète n'étant pas extensible, il faut bien réguler la population grandissante. C'est pourquoi il y a des Faucheurs, des gens chargés de glaner des personnes qu'elles auront choisies. Glaner, vous dites ? Oui, il s'agit de les faire mourir, définitivement. Bien entendu, chaque faucheur est soumis à une liste de dix commandements, mais autrement, les lois classiques ne s'appliquent pas à eux. Ils possèdent même une bague pour accorder une immunité d'un an à quiconque l'embrasse. Ce beau monde est régit par le Thunderhead, une sorte de Cloud amplifié, qui veille sur chaque personne et a fait disparaitre les inégalités, la famine et bien des maux pour assurer un monde en paix. 

Citra et Rowan, nos deux héros, sont un jour choisis contre leur gré pour être formés par une sommité parmi les Faucheurs, Maitre Faraday. Les jeunes gens seront alors mis en compétition avec, au bout, l'obtention de la fameuse bague et de la cape de Faucheur. Et leur parcours sera jonché de difficultés et de retournements de situation, je peux vous le dire.

Ce que je peux vous dire aussi, c'est que ce roman a été une magnifique surprise, une belle petite claque. Je l'ai savouré, j'ai pris mon temps pour le lire, et pourtant je désirais juste en profiter au maximum. L'univers créé par Neal Shusterman est incroyablement bien construit et réfléchi. Il est logique, et même s'il arrive qu'on se dise "tiens, et si...", la réponse ne se trouve pas très loin, nous donnant satisfaction.

Un autre point que j'ai apprécié, c'est que ni Citra ni Rowan ne tombent dans le cliché des héros de Young Adult classique, comme "le beau ténébreux" et "la fille timide mais badass". Ils sont physiquement ordinaires et dotés d'un caractère bien trempé et même un peu atypique. Leur complicité du départ devra être mise à rude épreuve par la suite, jusqu'à nous faire douter. Les zones d'ombre seront nombreuses et ce que nous penserons avoir deviné pourrait se révéler par la suite erroné, au résultat surprenant. Certains personnages croisés ne seront ni tout blancs ni tout noirs, et leur développement est tout simplement fascinant. 

Entre chaque chapitre se situe également un extrait du journal d'un Faucheur, ceux-ci étant obligés d'en tenir un, et leur présence est justifiée et permet d'apporter un nouveau regard sur certains événements, ou simplement sur ces faucheurs-là. 

La Faucheuse est un bon gros coup de coeur. Un univers construit de main de maitre et un suspens aux petits oignons, je ne peux que recommander sa lecture.


jeudi 5 octobre 2017

Throwback Thursday 52 : C'est la guerre


Bienvenue, les pandas. Je vous retrouve pour une nouvelle session du Throwback Thursday, le challenge de Bettierose qui, sur un thème donné, nous permet de présenter des lectures passées, chroniquées ou non. Le thème de ce jour porte sur...


La guerre, ou plus généralement un conflit, un combat... un thème très vaste. J'ai pas mal réfléchi à une lecture moins conventionnelle que d'habitude, je voulais éviter de tomber dans ces livres très connus comme Hunger Games... et puis, je me suis dit que j'avais assez peu parlé d'un manga qui entre bien dans la catégorie du conflit.

Assassination Classroom est un manga de Yûsei Matsui de type shonen (pour les garçons) et qui a commencé à être publié au Japon en 2012. Voici le résumé :

Un jour, des membres du gouvernement ont débarqué dans la classe des élèves en échec du célèbre collège Kunugigaoka. Ils sont arrivés escortés d’une créature tentaculaire prétentieuse. Elle a des raisons de l’être, car elle vient juste de réduire en poussière 70 % de la Lune. Comme son œuvre suivante est l’anéantissement de la Terre, elle est venue annoncer son projet à l’humanité. La réaction de celle-ci a été des plus saines : tenter d’éliminer la créature avant qu’elle n’accomplisse son projet…

Seul bémol, elle se déplace à une vitesse hypersonique. Aucune armée d’élite ni aucun sniper chevronné ne sont parvenus à atteindre une cible aussi rapide. À court de solutions, les gouvernements de la planète ont décidé de confier la lourde tâche de l’élimination de cette menace à la classe de 3e E.

En effet, pour une raison encore mystérieuse, la créature a désiré devenir le professeur de cette classe en particulier. Les élèves d’abord déconcertés vont accepter de jouer le jeu à l’annonce des 100 milliards de yens de récompense. La classe de 3e E reste composée malgré tout de tueurs improvisés. Depuis, les élèves doivent comploter quotidiennement pour trouver un moyen d’éliminer leur curieux professeur titulaire avant la fin de l’année scolaire. Cette étrange créature à l’apparence de poulpe est devenue leur cible à abattre !

Il faut alors faire preuve d’ingéniosité pour tuer un prof qui se déplace à Mach 20 et qui se régénère en quelques secondes. Le pire, c’est qu’il est plutôt bon prof ! Il sait conserver l’ordre au sein de son cours : “Les tentatives d’assassinat ne doivent pas perturber les cours”. Mais attention, les élèves de la 3e E ne sont pas les seuls ! Un agent du ministère de la Défense surentraîné comme prof de sport et des tueurs à gages faisant office de professeurs remplaçants sont là pour les coacher et tenter eux-mêmes d’assassiner Korosensei.

Une année scolaire mouvementée est à prévoir au sein de cette classe qui tue !  

Comme vous l'aurez constaté, le conflit est bel et bien au centre de l'histoire, et je dois dire qu'on en prend plein les mirettes. Si vous avez soif d'action, ne cherchez pas plus loin, ce manga est fait pour vous.

Toutefois, et c'est ce que j'apprécie dans cette série, l'auteur ne se contente pas que de combats et autres plans visant à tuer cet créature, il nous montre également la vie d'une troupe d'étudiants rejetés au sein même de leur école à cause de leurs échecs scolaires, mis au rebut (littéralement : ils sont scolarisés dans une cahutte en retrait du prestigieux établissement scolaire) et abandonnés à leur sort, moqués par les élèves de plus hauts niveaux. Leur rencontre avec Koro Sensei va changer leur vie au plus haut point, car contre toute attente, il les prendra sous son aile (ou ses tentacules) et se fera un devoir de les aider à progresser dans leurs études.

D'ailleurs, contrairement à ce qu'on pourrait croire, Koro Sensei est un personnage vraiment intéressant. Hormis ses pouvoirs hallucinants, il déborde de générosité et est assez comique, notamment par son coté timide ou légèrement pervers, ou encore sa couleur de peau qui change selon son humeur. Il a aussi ses péchés mignons et n'hésitera pas à parcourir la moitié du globe pour aller se chercher un croissant à Paris, et il lui arrive même de se retrouver sans le sou en fin de mois, une situation assez peu courante avec les extra-terrestres. Mais il faut garder en tête que c'est une créature dangereuse, et les passages où il entre dans une colère noire suffisent à se le rappeler...

Les élèves de la classe possèdent tous leur propre personnalité et se verront dotés au moins une fois de passages les mettant en avant. Certains sont plus récurrents que d'autres, comme Nagisa, qui est un peu le personnage principal (après Kuro), doté d'une apparence androgyne et d'une intelligence fine, ce qui se révélera fort utile au fil des tomes. Découvrir tous ces personnages est l'un des plaisirs de cette série, donc je choisis de ne pas trop en divulguer ici, j'espère que vous ne m'en voudrez pas.

Au niveau des dessins, c'est assez bon, les personnages sont expressifs, ils adoptent même parfois des attitudes assez cartoonesques. Bon, je pinaille, mais il y a parfois des poses et attitudes qui semblent raides ou simplement bizarres, mais en général le tout se tient bien. Quant aux décors et à l'encrage, rien à redire, c'est impeccable.

J'apprends en écrivant cette chronique que la série s'achève au tome 21, les éditions Kana ne devraient pas tarder à sortir le tome 19. Une série pas trop longue et qui, sous un aspect basique et bourrin, cache une histoire plus profonde qu'il n'y parait, avec un personnage central vraiment atypique et inattendu.




lundi 2 octobre 2017

La vague

Auteur : Todd Strasser
Editeur : Pocket Jeunesse
Parution : 2009
Pages : 229

Résumé :

Cette histoire est basée sur une expérience réelle qui a eu lieu aux Etats-Unis dans les années 1970.
Pour faire comprendre les mécanismes du nazisme à ses élèves, Ben Ross, professeur d'histoire, crée un mouvement, la Vague, aux slogans fort : "La Force par la Discipline, la Force par la Communauté, la Force par l'Action". En l'espace de quelques jours, le paisible lycée californien se transforme en microcosme totalitaire : avec une docilité effrayante, les élèves abandonnent leur livre arbitre pour répondre aux ordres de leur nouveau leader, lui-même totalement pris par son personnage.
Quel choc pourra être assez violent pour réveiller leurs consciences et mettre fin à la démonstration ?

Mon avis :

J'ai lu ce livre car il était court et j'avais envie d'une lecture rapide entre d'autres plus longues. Le thème m'intéressait également, bien évidemment. Je sais qu'il a été adapté en film mais je ne l'ai pas encore vu.

Comment les Allemands ont-ils pu suivre Hitler et son régime nazi ? Pourquoi personne n'a rien dit ? Ce sont les questions que se posent quelques élèves d'un lycée californien suite au visionnage d'un reportage sur le sujet, en cours d'histoire. Leur professeur, Ben Ross, décide alors de se lancer dans une expérience avec cette classe, à base de discipline, d'aspect communautaire et de discours forts. Surnommé "La Vague", ce mouvement va se répandre petit à petit dans l'établissement, mais Ben pourra-t-il éviter les dérapages ?

La vague se lit rapidement, il ne m'a fallu que quelques heures pour en arriver au bout, et ne manque pas d'intérêt. Il nous parle de libre arbitre, et du fait que les humains peuvent accepter de le perdre pour suivre un meneur, une personne qui s'impose à eux et leur promet monts et merveilles, notamment une certaine égalité dans le groupe. Mais cette égalité se transforme souvent en sentiment de supériorité envers les personnes qui ne font pas partie du mouvement, et cette supériorité entraine bien souvent de mauvaises réactions.

Ce livre nous montre également que ce genre d'action peut se passer très vite, sans qu'on ne s'aperçoive de quoi que ce soit, mais qu'il y a souvent moyen de faire ouvrir les yeux aux gens avant qu'il ne soit trop tard. On réalise également que la liberté n'est jamais acquise, qu'elle peut nous être retirée à tout moment sur un coup de tête et que ça reste une bataille de tous les jours, comme c'est malheureusement le cas dans certaines parties de notre monde.

J'ai eu un peu de mal à m'accrocher aux personnages, qui n'étaient pas vraiment creusés et même un peu clichés. Le professeur, bien qu'enthousiaste, m'a semblé un peu inconscient par moment, et je dois dire qu'il a de la chance d'avoir sa femme à ses cotés...

Il n'en reste que La vague est un roman intéressant ne fut-ce que pour ce coté humain, pour voir jusqu'où les hommes sont prêts à aller sous l'influence d'une personne qui parle juste plus fort que les autres. Un roman à lire au moins une fois.