Développeurs : SCE Japan Studio
Concepteur : Fumito Ueda
Editeur : Sony Computer Entertainment Parution : 7 décembre 2016
Console : Playstation 4
Il existe des jeux-vidéos qui arrivent à dépasser le simple statut d'amusement vidéo-ludique et deviennent des oeuvres marquantes, qui restent longtemps à l'esprit. The Last Guardian, sorti en décembre 2016 sur Playstation 4, en fait partie.
Dans une cité en ruine mystérieuse cachée au cœur d'une montagne, un enfant se réveille aux côtés d’une bête de légende, Trico, qu'il apprivoise progressivement pour s'en faire un ami. Forts d’une complicité sans cesse grandissante, les deux compères déjouent les pièges et les énigmes qui leur barrent la route, tout en explorant un vaste monde fait de paysages au charme printanier, et d'antiques constructions gigantesques toujours promptes à s'effondrer sur leur passage.
Ce rapide résumé ne reflète en rien l'expérience qu'offre le soft. Je vais détailler.
D'abord, le jeu est d'une beauté à couper le souffle. Les décors sont fascinants, dotés d'une architecture titanesque qui nous fait sentir tout petit à coté. Les effets de lumière m'ont plus d'une fois sublimé, au point que je me suis arrêté dans ma progression rien que pour admirer ces paysages virtuels incroyables. Et je ne fais que parler des décors, là. Parce que Trico, la bestiole du jeu, est tout aussi magnifique, avec ses plumes qui bougent avec le vent, ses yeux remplis de vie et sa frimousse toute mignonne. Il serait profondément injuste de qualifier Trico de simple intelligence artificielle d'ailleurs, tant l'équipe du jeu a réussi à rendre cette espèce de chimère vivante et unique. Il suffit de voir ses animations ! Par exemple, à un moment donné, je suis sorti d'une grotte. A l'air libre, j'explore un peu pour trouver le chemin à suivre, et voilà qu'en me retournant, je vois cet animal gigantesque se tourner et se retourner dans un point d'eau tel un chiot dans une flaque ! Et que dire de ses expressions faciales. Les animateurs ont passé du temps à observer les animaux et ça se ressent. Trico réagira toujours face à une nouvelle situation ou à un ordre donné par le garçon, en bougeant la tête, les oreilles, se grattant le cou, se nettoyant les plumes et j'en passe. Je mentionne les ordres car il s'agit d'un point important du gameplay, que bien des joueurs ne comprennent pas : Trico agit comme un animal réel, non comme une machine. Pour un ordre donné, il va d'abord étudier son environnement, ou ce qu'il peut faire, avant d'éventuellement le faire. Si par exemple, vous lui demandez de sauter dans un ravin, s'il n'y a pas de point d'accroche, notre ami va se contenter de bailler et ne fera rien.Il faut aussi établir un lien entre Trico et le petit garçon, par exemple en le caressant ou en lui donnant des tonneaux de nourriture trouvés ça et là. Plus on avance et plus Trico est réceptif à vos ordres, et plus le lien entre cet univers virtuel et le joueur devient fort. Je dirai aussi que patience et observation sont de maîtres-mots dans ce jeu : il arrive que Trico découvre lui-même la voie à suivre, sans se précipiter.
Pour revenir au scénario, un narrateur contera de temps à autre les événements, mais de façon assez sporadique. Le sel de l'histoire se découvre au fil du jeu, avec certains éléments de décor et divers événements qui surviennent tout au long du périple de nos deux héros. N'hésitez d'ailleurs pas à bien écouter le narrateur, car il donne quelques fois de précieux conseils...
Concernant les musiques, il y en a assez peu, souvent pour accompagner un moment important. Le reste du temps, vous n'entendrez que les sons d'ambiance des lieux traversés, conférant une atmosphère particulière au jeu, un coté un peu perdu ma foi pas du tout désagréable. Je préfère des silences bien gérés que des musiques catastrophiques mises n'importe où.
Et mes aïeux, la fin. La fin !! Je ne vous la spoilerai pas, car ce serait presque un crime. Mais je peux vous dire que je n'ai pas réussi à quitter la manette durant la dernière heure de jeu, et je l'ai terminé en larmes. A voir en vidéo, c'est une chose, mais la vivre en est une autre, et bien plus d'un joueur a été pris aux tripes par cette dernière heure de jeu. Fumeto Ueda nous avait habitué à des fins touchantes avec ses précédents jeux Ico et Shadow of the Colossus, mais celle-ci les surpasse à mes yeux. Belle et poignante à la fois, c'est tout ce que je peux en dire sans spoiler de trop.
Si vous possédez une Playstation 4 et que vous aimez autre chose que les sempertinels jeux de foot et de guerre, n'hésitez pas à jouer à The Last Guardian. C'est un chef d'oeuvre vidéoludique, un exemple de programmation ne fut-ce que pour l'intelligence artificielle de Trico, qui j'en suis sùr laissera sa marque.
Vous l'aurez deviné, c'est un gros coup de coeur. Impossible pour moi de ne pas le considérer comme tel.
Je vous laisse avec cette vidéo :
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