Auteur : Durian Sukegawa
Editeur : Albin Michel
Parution : 3 février 2016
Pages : 239
Résumé :
Pour payer ses dettes, Sentarô vend des gâteaux. Il accepte d'embaucher
Tokue experte dans la fabrication de an, galette à base de haricots
rouges. Mais la rumeur selon laquelle la vieille femme aurait eu la
lèpre étant jeune, met la boutique en péril. Sentarô devra agir pour
sauver son commerce.
Mon avis :
J'ai pas mal entendu parler de ce livre, en partie grâce au film, que je n'ai pas encore vu, mais aussi sur Booktube, notamment la vidéo qu'en a faite Lemon June.
Nous faisons la connaissance ici avec Sentarô qui s'occupe d'une petite échoppe vendant des dorayaki, des pâtisseries japonaises à base de pancake et d'une pâte de haricots rouges appelée le an. Il rencontre un beau jour Tokue, une dame âgée aux doigts déformés qui lui demande de l'embaucher. Sentarô finit par accepter et sa nouvelle amie lui apprend que pour confectionner une bonne pâte, il faut écouter la voix des haricots. Peu convaincu, il la laisse toutefois faire et ne peut que constater qu'assez rapidement, la clientèle double. Mais quel secret se cache derrière la malformation des doigts de Tokue ? Et quel est le secret de Sentarô, qui l'a amené à cuisiner alors qu'il souhaitait devenir écrivain ?
J'ai sorti ce livre car j'avais envie d'une lecture "feel good", quelque chose de simple pour m'évader un peu, et au final, je me suis retrouvé devant une histoire plus complexe, mais aussi plus belle que ce à quoi je m'attendais. Je démarrais ma lecture en me disant que ce serait assez classique, avec cet homme aigri qui positivera grâce à sa rencontre avec une grand-mère "magique", arc-en-ciel et compagnie... hé bien, pas vraiment. L'histoire prend un tournant plus profond, auquel je ne m'attendais pas du tout, mais qui m'a touché et m'a ému. Tokue force l'admiration et le respect et son passé, bien que dramatique, ne laissera personne indifférent. Sentarô est également un personnage auquel on s'attache, malgré son caractère d'ours. On comprend assez vite que son attitude est née d'une certaine forme de frustration née de l'échec de son rêve d'être écrivain. Il a mal tourné une fois et il doit se racheter en travaillant dans cette aubette. Nous découvrons aussi une jeune fille du nom de Wakana, qui a aussi sur ses épaules sa charge de problèmes et de regrets. Ils forment tous les trois un trio d'âmes brisées, qui dissimulent leur souffrance en la passant sous silence, mais qui tiennent encore debout grâce à leur force intérieure, chacun à leur façon, leur donnant ainsi un cachet incroyable.
L'écriture est dotée d'une poésie envoûtante qui reflète une forme d'amour, cet amour de la cuisine qui transparait dans la transcription de la préparation du an, et cette poésie se retrouve aussi dans la description du décor, avec ses cerisiers japonais typiques. J'ai été véritablement transporté à chaque page et je pouvais parfaitement me représenter chaque lieu visités. L'auteur parvient aussi à nous faire passer un message sur l'importance de la compassion et de la liberté au travers de ses personnages et de son récit, de façon subtile et, encore une fois, poétique.
Les délices de Tokyo m'a fait l'effet d'un dorayaki, avec une saveur douce et sucrée contenant toutefois sa pincée de sel plus âpre. Une histoire pleine d'espoir et de délicatesse.
J'ai lu ce roman très récemment et je l'ai énormément apprécié ! Avec la délicatesse habituelle des Japonais, ce livre aborde des thèmes très intéressants. À déguster sans modération !
RépondreSupprimerJe suis tout à fait d'accord. Merci à toi pour ce beau commentaire :)
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